Haïti, la perle des Antilles...Mythe ou Réalité: L'espoir du tourisme

Plus je me familiarise avec la réalité haïtienne et moins j’ai envie de m’attarder sur les structures de gouvernance, les problèmes économiques, les défis environnementaux et autres abîmes insondables. Tous ces sujets ont été maintes fois abordés, commentés, analysés, écriés et je ne sais trop encore. Les écrans de nos téléviseurs sont tapissés d’images négatives sur fond de chroniques scandaleuses, occultant l’autre Haïti.

Je choisis donc de laisser à tous ces bons penseurs le soin de dépouiller pour vous ces actualités (la situation en Haïti m’apparaissant monstrueusement complexe pour prétendre comprendre les aléas du système politique, ses tenants et aboutissants) afin de m’attarder davantage sur l’autre versant. Je porte ainsi mon attention sur ce qui attire mon regard, me passionne et ce pourquoi je suis ici ; favoriser l’essor du tourisme dans une Haïti renouvelée.

SEMAINE NATIONALE DU TOURISME DU 25 AU 30 JUILLET 2011

Le Président Michel Martelly était en tournée nationale dans le cadre de la semaine consacrée au développement touristique.

« Le développement de Jacmel et ses environs comme destination touristique. »

Plan directeur à court terme:

1. Appui à l'investissement étranger pour soutenir le développement d'infrastructures touristiques pour la région du Sud'Est

2. Appui aux travaux d'aménagement de l'aéroport de Jacmel en regard aux normes internationales

3. Appui à la revitalisation du quartier historique de la ville de Jacmel et soutien à la mise en valeur du patrimoine culturel

4. Appui à la création et au développement de produits et attractions touristiques

5. Appui au renforcement des capacités pour la main d'oeuvre du secteur touristique, hébergement et restauration à travers la formation professionnelle

Pour en savoir davantage sur le tourisme en Haïti

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Regard sur la Partie du Sud'Est et ses attraits

Les Plages et autres plaisirs tropicaux

Vous êtes du style à vous étendre sur les plages doucereuses pour égrainer le temps, vous laisser bercer au rythme langoureux de la mer ou préférez-vous l’impétuosité des vagues caribéennes pour une performance sur planche de surf ? Les plages de la région du Sud’Est procureront à coup sûr ses plaisirs éphémères tant agréables à ceux pour qui l’eau est comme une seconde nature.

Toutes les fins de semaine, je m’abandonne à ces instants de bonheur. Le sable chaud et soyeux des plages paisibles, le soleil brûlant des tropiques, les cocotiers et les palmiers qui s’inclinent vers la mer bleu azur, nous procurant un peu d’ombre tant apprécié, et les baignades tantôt énergiques, tantôt plus proches des plaisirs enfantins, jouant avec les vagues qui viennent s’échouer sur le rivage. Bien sûr, un livre captivant n’est jamais très loin dans mes bagages (je vous recommande Island Beneath the Sea d’Isabelle Alliende), puis de l’eau et quelques provisions pour survivre à cette difficile aventure (bien qu’il y ait toujours quelques vendeurs de noix de coco, d’avocats ou autres spécialités pas très loin). Ainsi le temps s’arrête. S’amusent ensemble Blancs et Nègres, jeunes et vieux, riches et pauvres. Je contemple la beauté qui m’entoure avec ces jolies petites mansardes au bord de la mer et je m’imagine aisément m’y installer pour une retraite prochaine. Mais je reviens vite à la raison car ici les maisons et parcelles de terre sont plutôt hors de prix avec les ONG, la MINUSTAH et les États-Unis qui occupent le territoire. Tout est trop cher, surévalué sans aucun service public. Mais là, on bifurque du propos. Reste quand même que j’aime cette atmosphère de petit paradis loin des zones fréquentées. Dans une dizaine d'années, Haïti ressemblera sans doute à sa voisine avec qui elle partage à l'est l'Ile d'Hispaniola, la République Dominicaine.

Raymond les Bains_ 20 minutes (15 km) de Jacmel

Nous allons souvent à Raymond les Bains. Une plage publique avec tables et restos. Ici, vous ne trouverez pas de chaises longues comme au Club Med. Vous devez consommer au moins des boissons pour vous y asseoir. On vous offrira à prendre le repas. Les poissons boucanés, grillés, à la créole, la langouste et le lambi (sorte de mollusque de mer) sont bien sûr au menu. Le griot (porc), le cabri (de la chèvre… vraiment délicieux) ou le poulet sont des mets tout autant populaires. Le repas, accompagné de pommes frites ou riz et bananes plantains coûte en argent local de 400 Gourdes pour le poulet à 800 Gourdes pour la langouste. 40 Gourdes = 1$US.

Nous avons la chance que le propriétaire qui nous loge à Jacmel possède un lopin de terre à Raymond les Bains. Le domaine, issu du patrimoine familial, est un grand lotissement avec des arbres fruitiers qui s’étend jusqu’au front de mer. Une petite cabine avec douche et toilette fait office de rangement pour entreposer chaises, tables et barbecue. Ici la mer est peu profonde et sécurisée par une enclave de rochers naturelle. J’aime y admirer les imposants raisins de mer, ces arbres robustes qui nous apportent la fraîcheur de l’ombre.

Ti-Mouillage et l'anse de Kabic_ 40 minutes (20 km) de Jacmel

Sur la même route que pour se rendre à Raymond-les-Bains, en direction de Marigot, se trouve la plage de Ti-Mouillage et toujours le même bonheur retrouvé.

Kabic

Il aura fallu toutefois la visite d’anciens conseillers volontaires pour nous faire découvrir LA PLAGE ! À peine quelques mètres plus loin de Ti-Mouillage, suivant la fin d’une courbe prononcée, notre voiture s’arrête au resto La Référence. Le même concept de petit restaurant avec boissons et cuisine locale. Ici, le resto surplombe la mer et un escalier public nous conduit jusqu’à la plage publique. Comme à l’habitude, nous commandons à notre arrivée la bière locale, une Prestige, que nous buvons sous la choucoune (abri avec toit de paille). (La Prestige est une bière blonde et douce à 5.6% d’alcool, dont le volume de la bouteille rappelle l’ancienne DOW. Cette bière, brassée à Port-au-Prince, est la propriété d’entrepreneurs danois, arrivée en Haïti au XIXe siècle qui ont fait fortune).

L’endroit est plus privé et fréquenté par une toute autre clientèle. De jolies habitations en bordure de la plage. Ces résidences appartiennent à des haïtiens fortunés originaires du coin mais vivant à Port-au-Prince. D’autres maisons sont disponibles en location, généralement occupées par la diaspora haïtienne. Je ne connais pas encore le prix de location, mais je soupçonne qu’il en coûte autour de 1000$US par mois (à confirmer).

C’est un endroit prisé par les quelques surfers puisque la mer y est plus agitée. Selon l’heure de la journée et l’humeur du moment, la mer peut parfois être relativement forte avec des courants sournois et des vagues de 0.5 à près de 2 mètres.

Malheureusement, le Sud’Est n’est pas un endroit pour admirer les fonds marins. Il faut se déplacer aux Cayes et plus particulièrement dans la région de Grand’Anse dans le Sud’Ouest pour découvrir la réelle beauté de la faune et la flore aquatique haïtienne. Ce que je me propose de faire avant mon départ, si le temps me le permet.